Destruction des écosystème, pollutions, casse de la recherche et de la santé publique…
LA NATURE CREE DES VIRUS, LE CAPITALISME CREE LES PANDEMIES
Vendredi 13 mars 2020, Poitiers – Au vue de l’évolution rapide de la situation sanitaire et suite à l’allocution d’Emmanuel Macron hier soir concernant le risque d’épidémie de COVID-19, les organisateur•rice•s de la Marche pour le climat du samedi 14 mars ont pris la décision de l’annuler à Poitiers.
Malgré la forte implication de toutes les organisations ONG, associations, syndicats pour préparer une marche et une soirée débats-concerts joyeuse, collective et solidaire, les organisateur•rice•s considèrent aujourd’hui que les conditions ne sont pas réunies pour garantir la sécurité des participantes et des participants et susciter une mobilisation massive sous la forme d’une marche à la veille des élections municipales*.
Notre objectif est de faire entendre l’urgence de la crise climatique et sociale à la veille des élections municipales. Organiser une grande marche populaire n’est plus le bon moyen de le faire ce samedi. Pourtant la menace reste la même et notre détermination à porter un message fort reste intacte. Sans minimiser les mesures nécessaires pour faire face à l’épidémie, nous ne pouvons nous empêcher de les comparer avec la funeste inaction du gouvernement face à l’urgence climatique, qui menace pourtant des millions de vie et des écosystèmes entiers.
Si l’apparition d’un nouveau virus est chose courante dans les écosystèmes, la création d’une pandémie est le fruit d’un système économique destructeur. En effet c’est la destruction des habitats naturels à travers la planète qui favorise la proximité entre des espèces dites sauvages et les humains et donc les ponts inter-espèces pour les virus. De plus le système économique engendre de nombreuses pollutions, dont la pollution atmosphérique, qui fragilisent les systèmes immunitaires et augmentent le taux de mortalité des virus. Enfin la recherche et la santé publique ayant subi des coupes budgétaires massives ces dernières années, le système de santé français n’est pas en mesure de faire face efficacement à un choc généré par une pandémie.
Si nous acceptons de contribuer à limiter la propagation du virus, nous n’oublions pas que cette pandémie à des responsables dont nous dénonçons l’irresponsabilité (=> les manquements). La crise sociale, écologique, économique et maintenant sanitaire est le fruit de la société capitaliste qui se construit autours de l’accroissement des richesses des possédants au détriment du bien commun.
Extension des services publics et de la protection sociale, préservation des écosystèmes : à travers le combat pour la justice écologique et la justice sociale, nous continuerons à mettre en avant des solutions pour une société plus solidaire et plus résistante à des chocs exogènes comme les épidémies.
*Les élections municipales engagent les 6 prochaines années, en renouvelant les maires•ses des 34 968 communes de France. Pourtant, les scientifiques du GIEC nous donnent moins de 10 ans pour inverser totalement la trajectoire, et 50% des leviers de décision pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la mise en place d’un modèle social et démocratique plus ouvert se trouvent entre les mains des maires. Les mandats qui s’ouvrent avec ces élections doivent impérativement être des mandats pour l’action sociale et écologique.